• l'anahâta

    l'anahâtaL'anahâta

    Au Ladakh tout commence par le vent. C’est le vent qui fait aux cieux l’offrande des : drapeaux de prières, le vent qui apporte à la terre, le froid, la chaleur et l’eau, source de vie, le vent qui se fait mouvoir les montagnes, lorsqu’il envoie les nuages dévaler les pics et les crètes. Les histoires racontent que c’est dans les montagnes himalayennes que l’âme humaine a pour la toute première fois pris conscience d’elle-même, parce que dans ce pays le vent ne cesse jamais de pousser contre ses habitants et qu’une âme ne se définit bien qu’en bataillant pour pousser le monde en retour.

     

     

    A l'endroit du diaphragme, nous franchissons le seuil qui sépare les objets visibles et tangibles des objets presque invisibles et intangibles et ces objets invisibles contenus dans l'anahâta ne sont autres que des objets psychiques car nous sommes précisement dans la région de ce que nous appelons les émotions et la pensée. Le cœur correspond aux émotions et l’air à la pensée. C’est l’être en tant que souffle- c’est pourquoi on a toujours identifié l’âme et la pensée au souffle.

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    En Inde, par exemple, lorsqu'un père meurt, la coutume veut que son fils aîné le veille pendant ses derniers instants, pour inhaler son dernier souffle c'est à dire son âme, afin de continuer sa vie. Le mot swahili ROHO désigne à la fois la respiration du mourant et son âme, ce qui est équivalent au rôcheln en allemand.

    L'origine est sûrement le mot arabe ruch qui veut dire souffle, vent , esprit. A l'origine l'idée des objets psychiques et de l'esprit se trouve donc liée à celle du souffle et de l'air.

    L'esprit en latin se dit animos, mot aux consonnances identiques au terme grec anemos qui signifie vent.L e coeur correspond aux émotions et l'air à la pensée. C'est l'être en tant que souffle, c'est pourquoi on a toujours identifié l'âme et la pensée au souffle.

     

    Si le cœur se voit toujours relié aux émotions, c’est précisément parce qu’il est influencé par les états émotionnels. Partout dans le monde, les émotions sont associées au cœur. Si vous n’éprouvez aucune émotion c’est que vous n’avez pas de cœur, de même si vous manquez de courage, car le courage est un état émotionnel bien déterminé. On dit « qu’on prend quelque chose à cœur » par exemple.

     

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    L’importance des idées et des valeurs ne nous apparaît clairement que lorsque nous les reconnaissons comme des forces irrésistibles. Dans les cultures premières, l’assise d’une telle recognition s’opère par les enseignements transmis par les rites intiatiques qui marquent les passages importants de l’évolution de l’être, notamment à la puberté, par le truchement d’épreuves physiques extrêmes, la douleur servant de support à la mémorisation et à l’intégration par les initiés de certaines « valeurs » ou connaissances destinées à prévenir la simple action aveugle des pulsions primaires.

     

    En conséquence, l’anahâta est le véritable centre où naissent les objets psychiques, le lieu de la reconnaissance des valeurs et des idées. Lorsqu’un homme a accédé à ce stade de développement, on peut dire qu’il a atteint l’anahâta.

     

     

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